Le coworking, bon pour notre santé mentale
Pourtant pavé de bonnes intentions, l’enfer, c’est les autres. On le constate avec d’autant plus de force depuis bientôt deux ans : de guerres d’avis en sentiments d’oppressions réciproques, les agacements se multiplient… sauf quand on s’écoute comme dans les tiers-lieux et autres espaces de coworking !
Tiens tiens ! Et si les neuroscientifiques, sans attendre d’étudier les effets des récents confinements, abondaient dans le sens de Sartre. Dans son rapport biaisé aux autres, il semblerait bien que l’isolement entame sérieusement notre santé mentale… Petit tour du côté de notre caboche.
De l’étudiant cobaye à la pandémie… ou comment se rappeler que nous sommes des êtres sociaux
Des études ont montré que des relations sociales fortes augmentent la probabilité de survie de 50 % par rapport à des individus isolés ne comptant que sur leurs ressources personnelles. Rien d’étonnant, quand on se rappelle que la solitude augmente les risques de dépression et de maladies cardio-vasculaires.
En 2020, Livia Tomova du MIT, s’est justement intéressé aux besoins de notre cerveau. Il a recruté 40 étudiants volontaires, les a privés de leurs écrans noirs et les a laissés chacun 10 heures, seul, dans une pièce. Seule possibilité qui leur était laissée : écrire ou faire des puzzles.
A la fin de l’expérience, la chercheuse leur a fait passé une IRM en leur présentant différentes images. Dès qu’une activité sociale était montrée, les régions du cerveau associées aux envies s’illuminaient. Les volontaires recevaient ainsi des shots de dopamine. Mais si l’envie n’était pas satisfaite, ils se retrouvaient dans un état de frustration énergétique : un gros coup de barre, une perte de motivation, plus d’entrain.
Pendant les périodes de confinement, nous avons été privés de vie sociale à différents degrés. Notre cerveau et par conséquent l’ensemble de notre corps a été soumis à rude épreuve… dont nous ignorons encore les conséquences.
Bien sûr, l’isolement choisi peut être bien vécu, mais qu’en est-il des frustrations multiples et répétées qu’occasionnent certains « dits » réseaux sociaux, où l’on voit de la vie sociale sans au final la pratiquer et s’en nourrir. Une vraie torture.
Le coworking, une réponse à l’isolement
Quand le terme n’est pas galvaudé par les commerciaux de l’immobilier d’entreprise, le coworking répond en premier lieu au besoin de rupture de l’isolement. Historiquement, ceux qui fréquentaient des espaces comme l’Archipel étaient des indépendants qui en avaient marre de rester chez eux.
Par le truchement du révélateur pandémique, les équipes éloignées et isolées, même pratiquant le télétravail se sont rappelées au besoin d’être ensemble, de partager un peu d’humanité et de proximité physique.
Certes nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, quel que soit l’autre d’ailleurs, mais surtout nous nous nourrissons de nos présences mutuelles.