Qu’est-ce qui a changé dans votre vie professionnelle depuis la pandémie ?
Avez-vous changé de boulot ? Avez-vous changé vos habitudes ? Avez-vous changé votre rapport au travail durant ces deux dernières années?
Paraît que la pandémie a bouleversé l’économie et le monde du travail. On l’a tous constaté, les vieilles habitudes du monde d’avant ont valsé fissa à coups de confinements. … … Ou pas. Alors, que s’est-il vraiment passé ?
Des envies et des frustrations
Côté monde du travail, comme on aime l’appeler, nos concitoyens ont découvert le télétravail, les réunions en visio et le coworking pour souffler dès qu’un peu de sociabilité pouvait pointer le bout de son nez.
Ça a donné des envies à beaucoup. Changer de région, changer de maison, changer de boulot… histoire d’aller vérifier que l’herbe est plus verte ailleurs. A défaut de prendre une année sabbatique pour faire un tour du monde, le prétexte était bon de se confronter à autre chose… pour se rencontrer soi-même. Encore faut-il être prêt…
Ô surprise, quelques études dont l’une menée par les équipes d’UKG aux quatre coins d’Europe, ont montré que ceux qui ont changé de job pendant ces deux dernières années, ne sont pas pleinement satisfaits de cette décision et tendent à cultiver quelques regrets de leur vie passée.
Si tout était aussi simple : à la moindre contrariété, on change. De femme, de taff, de voiture, de téléphone, de gosse, de planète. Évidemment, le refus de l’effort a fait ses preuves depuis quelques millénaires que l’humanité s’essaie à vivre. Le résultat est probant.
Ont-ils eu tort de changer ?
Question rhétorique. Ils sont insatisfaits. Dans un monde malade, ils se sentaient mieux avec un job qui ne faisait plus sens pour eux. C’est vrai, c’était raccord. Ils viennent de rencontrer l’échec. Bouh, quels débiles… Ces niais ont entraperçu un monde avec un semblant de connexion à l’autre, à soi et à la nature. Et ils se sont projetés avec de l’espérance dans un monde coloré qui leur est revenu en pleine gueule, plus gris qu’avant.
Eh bien, tant mieux. Tant mieux et bravo. Ils l’ont bien cherché… et ils ont eu raison de chercher. Qu’ils continuent. Leur insatisfaction reste un moteur bien plus fertile que l’apathie.
Leur chemin n’est pas simple, mais cela n’a jamais été au programme.
La vie n’est pas simple. Ça ne la rend pas moins belle. Les obstacles apparents qu’ils rencontrent sont justement des apparences qui se décollent de leurs yeux à chaque fois qu’ils s’y confrontent.
La vie n’est pas simple, elle est belle.
Pourquoi se concentrer à se la raconter simple plutôt que de continuer à la voir belle ?
C’est bien gentil, mais entre-temps le monde n’a pas changé…
Si. La surface a empiré.
La violence s’est accrue et c’est l’escalade du délire collectif. C’est vrai, ceux qui ont changé, devraient retourner dans le confort qu’ils ont fui sur un coup de tête, juste parce qu’ils ont passé un peu de temps avec eux-mêmes.
Mieux vaut se fuir soi-même que fuir la représentation que l’on se fait de la réalité… évidemment.
Mieux vaut ne pas ressentir.
Mieux vaut ne pas pleurer de joie à voir une rose blanche éclore pour ne pas éprouver de douleur à la rencontre de nous-mêmes. Mieux vaut anesthésier nos sens et nos ressentis pour remercier la vie d’être en nous et tout autour de nous. Mieux vaut continuer à répandre nos souffrances autour de nous, par nos plaintes, nos complaintes et nos regrets.
Le fatalisme est un acte de violence à l’égard de soi et à l’égard du monde.